a) Plus la durée de l'amortissement est longue, plus le crédit coûte cher à l'emprunteur
La méthode à laquelle il faut avoir recours est celle de la composition des intérêts : un crédt de 200.000 € à 4% sur 10 ans ne coûte pas 240.000 € (soit 40.000 € d'intérêts théoriques), mais il coûte 42.988,33 € (soit un coût total à rembourser de 242.988,33 €).
La raison en est simple : l'intérêt calculé n'est pas égal à 200.000 X 4%, mais il est égal à 200.000 X 4 puissance 120 !
Si, aux mêmes conditions, on étire la durée du crédit sur 20 ans, le coût devient 90.870,90 €, (soit un coût total de 290.870,90 €), et si on l'étire sur 30 ans, le crédit produit 136.031,53 € d'intérêts (soit un coût total de 343.739,01 €).
De cet exposé on tire l'enseignement que ce n'est pas toujours dans votre intérêt que la banque propose d'amortir le crédit sur une longue durée, puisque qu'en effet :
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Plus l'amortissement s'allonge, plus le créancier diminue son risque (le risque de premier défaut), et augmente sa rémunération totale.
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Plus le banquier diminue son risque, et plus l'emprunteur augmente 1°) le poids de sa dette et 2°) son risque d'illiquidité (chômage, divorce, accident etc ...).

b) Il est faux de croire que l'allongement de la durée du crédit fait diminuer les mensualités en proportion
En reprenant l'esemple qui précède (a), la mensualité sur 10 ans est de 2.204,90 €, de 1.211,96 € sur 20 ans, et de 954,83 € sur 30 ans.
Si l'on observe en conséquence le comportement de l'échéance, elle dimunue de 45% (et non de 50%) entre 10 et 20 ans, et ne diminue plus que de 21% sur 30 années d'amortissement.
Chacun comprendra que mieux vaut financer un projet moins couteux, plutôt que d'étirer la durée de l'amortissement au delà d'une limite d'optimisation, qui, dans notre exemple (a), peut être fixée à 12 années d'amortissement, durée au delà de laquelle le désendettement n'est plus véritablement supportable.
C'est ainsi, par exemple qu'un crédit à 2,5% sur 25 ans, coûte plus cher qu'un crédit à 4% sur 15 ans !
c) Il est encore plus faux de croire que le crédit ne coûte à l'emprunteur que la somme des intérêts composés
C'est ici que l'information donné à l'emprunteur devient terriblement floue, puisque si la banque exige des frais et des garanties - comme c'est parfaitement son droit - il faut bien comprendre que ces coûts sont à la charge de celui qui emprunte, coûts qui seront prélevés sur les premières lignes du tableau d'amortissement de sorte que ces coûts sont invisibles et indolores.
Ils ont pourtant été payés par l'emprunteur, qui devra les rembourser, au taux du crédit.
En réalité, le prêteur qui exige des frais et des granties dont le coût est, par exemple, de 15.000 €, ne prête, pour reprendre l'exemple (a), que 185.000 € (200.000 € - 15000 €). L'amortissement se fera pourtant sur 200.000 €, tandis que les fonds réellement mis à disposition sont inférieurs.
C'est ce que corrige le TEG. (Dans l'exemple (a), le crédit (à 4% sur 20 ans) produira un TEG de 4,91% (si votre crédit à ue destination immobilière ou professionnelle), et un TAEG de 5,02% (si votre crédit est un crédit à la cosommation).

Comprendre votre offre de crédit, une démarche préalable nécessaire pour comprendre le "risque de crédit".
Bien que la loi regorge de dispositions destinées à clarifier l'engagement de l'emprunteur, l'offre de crédit demeure néanmoins totalement obscure.
Voici quelques clefs pour comprendre ce que coûte vraiment le crédit.
d) Aujourd'hui, demain et les mathématiques financières
En vérité, le véritable coût financier que va supporter l'emprunteur - quelque soit le type de crédit considéré - est bien celui qu'exprime le TAEG.
Ce taux corrige - une seconde fois - le taux des intérêts annuels affiché par le prêteur, en évaluant l'avantage financier que ce dernier obtient en indiquant un intérêt à l'année, tandis que par l'instrument du tableau d'amortissement, il va exiger de l'emprunteur que les intérêts lui soient prioritairement payés par mois.
Ce faisant, le prêteur reçoit plus tôt la fraction des intérêts qu'il exige les 11 premiers mois de chaque année, période au cours de laquelle l'emprunteur aurait pu placer ces fonds, et reçevoir lui-même des intérêts.
Cet avantage, obtenu au détriment et à l'inssu de l'emprunteur (sauf si le contrat exprimait un taux mensuel d'intérêts, ce qui n'est en pratique jamais le cas), est corrigié par l'algèbre dit "actuariel".
AU fond, le calcul actuariel du coût du crédit ne fait qu'exprimer l'adage "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras", ou encore, l'argent d'aujourd'hui vaut plus que celui de demain !
